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Préambule



Bienvenue sur les lignes du Cabinet des Bizarreries


  •       Il est d'usage, si l'on veut briller en société, de montrer que l'on s'intéresse aux actualités. Y compris les plus mondaines voire les plus frivoles. Si l'objectif est effectivement d'attirer les regards vers soi, il sera la clef d'une savante mécanique que de présenter ses connaissances sans bornes et relatives aux sujets qui d'ordinaire passionnent tout un chacun. Qui pourrait prétendre, il est vrai, être dans la tendance si il ignore que le duc de Cornouailles a été couronné il y a peu, Charles Trois, Roi d'Angleterre. Sherlock Holmes lui-même n'omettait jamais de connaître ce genre d'informations qu'il faisait méthodologiquement s'accorder en puzzle reconstitué durant ses enquêtes pleines de mystère. Néanmoins c'est bien le héros de Sir Arthur Conan Doyle qui trouvait bon d'occulter de sa mémoire certaines connaissances fondamentales afin de faire place nette aux mondanités qui lui permettaient de résoudre les énigmes auxquelles il était convié. Aussi, l'ami Holmes ne semblait pas savoir, tel qu'il fût dépeint par son auteur, que la terre tournait autour du soleil et non l'inverse.

  •       Il faudrait croire que nous enrichissons notre culture personnelle à ce qui nous semble nécessaire de savoir. Comme si nos connaissances n'étaient qu'outils que l'on manipule dans un but parfois aussi obscure que... Briller en société. Cela me fait agréablement penser à ma voisine qui, me voyant régulièrement passer devant la fenêtre de sa maison avec quelques livres sous le bras, me propose de temps en temps de me donner ses dernières acquisitions fraîchement lues en revues people et autres presses à scandale. J'ai bien tenté de glisser mes yeux à travers quelques pages de l'une d'elles, ne serait-ce par courtoisie et afin d'apporter la preuve à cette chère voisine que j'avais bel et bien feuilleté les trésors qu'elle tenait tant à partager avec moi. Mais je n'ai guère appris autre chose qu'une vague idée du salaire annuel de Kilian M'Bappé, que Jonny Depp reproche à son ex femme d'avoir déféqué dans le lit conjugal et que le contribuable français prend à sa charge un budget conséquent d'achats en collants pour habiller la première dame. Lorsque ma voisine m'a questionné sur l'article supposé présenter des photos de Brigitte Bardot en maillot de bain étendue sur la plage – photos de cette année – j'ai compris que j'avais eu le nez creux de ne pas lire ces feuilles de choux dans leur intégralité. Echappant de peu à des images traumatisantes desquelles j'aurais pu avoir du mal à me remettre malgré une résistance à toute épreuve développé ces dernières années en matière d'horrifique.

  •       Tout cela pour vous inviter, chers lecteurs, à songer que les connaissances personnelles ne devraient jamais se borner aux seules limites de l'actualité mondaine. Ne jamais se limiter aux têtes couronnées, aux ballon rond, aux acteurs hollywoodiens ou bien encore aux veilles baudruches en bikini. Votre culture intime et personnelle devrait toujours tracer sa voie selon les chemins dictés par la curiosité. La Curiosité avec un « C » majuscule devrais-je écrire. Cette même curiosité qui nous pousse, chez soi, à affecter ce que l'on nommera un cabinet qui lui sera dédié et que l'on situera selon sa créativité et son audace soit en entrée d'appartement soit dans une pièce secrète et isolée des invités non initiés à contempler ce que l'on entretient comme merveilles cachées. La curiosité est ce qui nous pousse à braver certaines interdictions voire certains dangers. Parfois même cette curiosité nous monopolise une vie entière pour peu que le sujet qui nous retient est suffisamment dense ou bien ténébreux et mystérieux, difficile à appréhender et à comprendre. 

  •       En outre, la curiosité fût ce qui poussa Lazare De Mesclin en 1926 à rédiger sur la base de son carnet de route et d'expériences ce fabuleux livre, le seul qu'il écrivit d'ailleurs : Sous terre et sous l'eau. Le premier ouvrage prenant comme sujet principal la cryptozoologie, comprenez la science des êtres vivants qui nous sont encore méconnus. Un grand édifice livresque de près de 800 pages et né de la merveilleuse curiosité qui anima De Mesclin durant plusieurs décennies dans ses recherches. Certaines de ses expériences sembleront inachevées et énigmatiques comme celle qui le verra tenter de maintenir en vie à la fin du 19éme siècle une main humaine soigneusement conservée dans une petite serre d'un mètre de long, entreposée au frais dans le cabanon de son jardin près de Remiremont dans les Vosges. D'autres nous apparaîtrons à leurs lectures comme bien plus probantes à en croire le très étoffé chapitre consacré au premier contact moderne établis en 1882 aux abords d'une plage de l'archipel des Cyclades avec une jeune femme dont « les jambes inexistantes laissent place à une merveilleuse queue de poisson habillée d'écailles bleutées et nacrées aussi subtiles que celles des maquereaux pêchés dans la Manche. Sous terre et sous l'eau se penche non seulement sur les traits autobiographiques de son auteur en relatant bon nombre de ses aventures et voyages aussi incroyables puissent-ils nous paraître. Mais l'oeuvre revêt également toute sa saveur encyclopédique, riche d'un savoir acquis durant une vie entière alors que De Mesclin sera âgé de 82 ans lors de sa rédaction.

  •       Je m'efforcerai, chers lecteurs, de vous faire part ne serait-ce par bribes du fascinant savoir qu'un tel livre peut nous transmettre. Une mission à laquelle je mets un point d'honneur tant pour respecter son contenu précieux dans le domaine de la crypto zoologie et de la nécromancie que pour partager avec vous les pages du maître qui ne fût publié que durant l'année 1930 et non au- delà. Faute d'un succès qui aurait dû être amplement mérité.

  •       Sachez enfin que les rapports de Lazarre De Mesclin ne seront pas ici les seules bases qui constitueront la substance de ce blog. Le poète André Bergamot, ami d'absinthe de Charles Baudelaire, le naturaliste François Le Coquet, collègue du célèbre Buffon et ayant travaillé lui aussi à l'étude des restes de la bête du Gévaudan ou encore le photographe reporter Julius Everlong rendu célèbre pour ses clichés supposés avoir immortalisé le monstre du Loch Ness, seront eux aussi les bienvenus dans nos échanges à travers les expériences et autres créations qu'ils ont eu bon de nous léguer.

  •       Et pour terminer je me permettrai si vous me l'autorisez d'agrémenter ce blog de mes recherches personnelles. Celles qui depuis l'enfance sont animées par un désir incandescent de nourrir ma curiosité à défaut d'en étancher la soif. Il n'est pas vain bien au contraire de mettre à profit les faibles mais fonctionnels moyens techniques que nous avons à notre disposition en ce premier quart de 21ème siècle. Armé de mon smartphone je me tiens prêt chaque jour à le dégainer en vu d'immortaliser par l'image et par le son tout élément étrange et donc par définition curieux que je pourrais croiser. Espérant ainsi partager avec vous des instants aussi excitants qu'exaltants. Ceux-là même qui constitueront de magnifiques vanités à contempler dans notre Cabinet des Bizzareries.


Baz Arnkell



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