La morte du ruisseau
D 'un battement d'aile, lourd et rapide, Une tourterelle, près de l'eau limpide, Vole entre les branches sèches et sombres, Fuit le ruisseau à l'approche de mon ombre, D'aucun ne pourrait voir, en ce lieu si mort, Encore moins avoir, à raison ou à tort, La profonde mélancolie qui m'invite, A revenir aujourd'hui suivre mon rite, Cette rivière, d'un calme funeste, Est la première, il est manifeste, A suggérer en moi, chaque jour depuis lors, Un si flagrant émoi, plus merveilleux que l'or, Si comme Narcisse, contemplant son reflet, Et qu'il ne choisisse, de s'admirer de près, Je pouvais me contenter de mon visage, Ainsi laisser mes pensées demeurer sages, M ais le triste destin, la chaîne solide, Est comme un lien, et le plus morbide, Chaque jour je reviens et je t'appelle, Ce n'est pas pour rien car tu es si belle, Une beauté figée, douce enivrante, Mon âme piégée, en sera souffrant